
UBS abolit la cravate : Merci UBS !
Je profite d’une annonce de la banque UBS pour introduire un sujet que j’affectionne tout particulièrement, et pour lequel je prépare d’autres articles en parallèle, j’ai bien sûr nommé : la cravate.
Cela me permet aussi de me remettre à publier, car j’ai plusieurs articles en cours, mais ça fait un moment que je n’ai rien publié!
Bon, pour revenir à notre sujet, l’annonce n’est plus vraiment une actualité toute fraiche car elle date du début de ce mois de septembre. Mais au fond, n’est-ce pas plus mal de traiter une actualité avec un peu de recul ?
Breaking News d'il y a 3 semaines donc : Abolition de la cravate dans les rangs de l’UBS !
Le mastodonte bancaire a décidé de bannir purement et simplement la cravate du cou de ses employés. Ainsi que le foulard du cou de ces Dames au passage. La raison ? « La banque s’adapte » à l’époque, pour reprendre les mots du porte-parole de la banque Jean-Raphaël Fontannaz.
Oui, la banque s’adapte, ou plutôt, elle adapte son image. « Paraître » moins austère.

Bon, personnellement cette nouvelle m’a d’abord étonné venant de l’UBS, quand on se souvient de l’histoire du Dress Code imposé par cette même banque en 2010, avec des directives assez précises sur la tenue vestimentaire pour leur personnel masculin et féminin. Une histoire qui avait créé la polémique parce qu’ils énonçaient des règles afin de « savoir s’habiller sans avoir l’air d’un sac » (en gros) qui sont passées pour trop coercitives. Pour rappel : c’est par ici.
Ensuite, cette nouvelle m’a vraiment fait plaisir, et je vais vous expliquer pourquoi je leur dis « Merci » de supprimer la cravate de leur uniforme, alors que j’aime tant cet accessoire, et que j’aimerais voir des cols cravatés partout autour de moi.
UBS ne délivre pas ses employés, UBS délivre la cravate...
Et bien parce que dans l’esprit collectif, la cravate est servitude, et l’abolir d’un uniforme, c’est lui rendre sa liberté, son essence, ce pour quoi on aime la cravate, ce pour quoi j’aime la cravate !
On associe la plupart du temps la cravate à l’uniforme solennel, austère et totalement dénué d’émotion que l’on appelle communément le « costard-cravate ». Cet uniforme noir ou très foncé, celui que l’on est obligé de mettre pour son premier entretien d’embauche, ou que l’on enfile à reculons pour aller au travail dès lors qu’une tenue dite « habillée » est de rigueur. Dans ce contexte, la cravate, c’est l’obligation. La contrainte. La cravate, c’est le « métro-boulot-dodo ». La cravate c’est les lemmings entrant à la file indienne dans ces énormes gratte-ciels dont chaque étage est inondé de bureaux séparés de parois en laminé. La cravate, c’est l’association inconsciente de la corde au cou.

Cette image, je dois vous le dire, je l’exècre. Car pour moi, la cravate, ce n’est rien de tout ça. La cravate pour moi, c’est la diversité. C’est la créativité. C’est l’émotion. C’est l’expression de mon humeur le matin, de ma personnalité au quotidien, de mes goûts du moment. La cravate, c’est un véritable plaisir que j’ai envie de partager avec tout le monde !

Alors voilà : un grand « Merci » à UBS d’ôter ce fardeau à ses employés. Car en abolissant la cravate de leur uniforme (car finalement, leur nouvelle tenue cravateless reste un uniforme), ils abolissent surtout l’image absolument sans relief qu’ils infligent à cet accessoire, souvent réduit à un « code couleur » de l’entreprise.
C’est clair que lorsqu’on entrait dans une de ces agences UBS, tous les employés se ressemblaient et ça pouvait donner un côté angoissant. Même couleur de costume, même chemise, même cravate. Bon, soyons honnête, en retirant la cravate, ils se ressembleront probablement toujours, auront probablement la même pâleur, et l’atmosphère sera peut-être toujours aussi angoissante, mais au moins, on ne pourra plus tenir la cravate pour responsable de ce désastre…
Merci de m’avoir lu.

Romain
Auteur du blog "Elégance & Précision", Horloger sartorialiste et calcéophile, je partagerai avec vous tout ce que je trouverai sur les sujets qui nous intéressent : l'élégance masculine.


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Un commentaire
fenr1rDPEC
Merci Romain pour cet article. Je ne sais pas s’il s’agît de la cravate rouge aux couleurs de la banque qui est interdite ou toute cravate. Si imposer la cravate est une mauvaise chose, l’interdire purement et simplement en est une autre également. Quid des amateurs de cravate que nous sommes et quid des autres banques/entreprises qui emboîteront le pas, sommes-nous condamnés à ne porter la cravate qu’hors contexte professionnel (ce qui réduirait très grandement les occasions) ?
Le problème est que ce n’est pas une libéralisation du dress code mais le remplacement d’un diktat (l’ignole costard cravate) par un autre (il faut être cool, pas de cravate, sneakers blanches). On n’a pas plus de libre-arbitre qu’avant mais ça passe bien parce que le dress code d’aujourd’hui est la façon dont les gens s’habillent dans la vie de tous les jours.